mercredi 24 décembre 2014

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LE CHARBON BACTÉRIDIEN (Anthrax)

By: Dr Vétérinaire On: 05:08
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  • par : Pr. B.MAMACHE

    LE CHARBON BACTÉRIDIEN
    (Anthrax)

    INTRODUCTION
    Maladie infectieuse en général, d’allure suraiguë, évoluant chez les ruminants et se caractérisant par:
               * une mort très rapide ;
               *émission du sang goudronneux par tous les orifices naturels ;
               *absence de coagulation sanguine post-mortem ;
               *absence de rigidité cadavérique.
    A l’autopsie, on remarque une hépatomégalie et surtout splénomégalie avec le contenu de la rate devient boueux (sang de rate).
    ÉTIOLOGIE
      Bacillus anthracis est l’agent en cause.
    Lorsque une substance quelconque entre en contact avec les téguments et ceux en absence de l’air, on insiste au développement de la maladie d’une manière fulgurante.
    Les spores du Bacillus anthracis sont résistantes à la plupart des influences extérieures et compris les infectants ordinaux
    REMARQUE :
    La survie de ces spores est augmentée par l’existence de :
    ü  matières organiques ;
    ü  les soles alcalines mal drainés
    ü  et sous un climat chaud, d’où l’importance d’une enquête épidémiologique détaillée de l’environnement lors de l’apparition de la maladie.
    Les causes prédisposantes :
    Comprennent le pâturage dure et abrasif en période chaude ce qui provoque des blessures de la muqueuse buccale ainsi que le confinement des animaux sur des zones fortement contaminées autour des points d’eau.
    La maladie peut toucher tous les vertébrés mais surtout elle est plus fréquente chez les ovins et bovins et secondairement les caprins.
    REMARQUE :
    Le mouton algérien de la race Ouled Djellal est naturellement résistant.
    PATHOGENIE
    La maladie se déclare après l’ingestion de spores ou après passage de ces derniers via une muqueuse intacte ou également à la faveur des lésions épithéliales produites par des dents en éruption ou des abrasions faites par des aliments fibreux durs et grossiers.
    Une fois introduite, la bactérie est transportée par les phagocytes mobiles vers les ganglions lymphatiques.
    Elle s’y multiplie activement puis va dans la circulation sanguine, il s’ensuit ainsi une septicémie avec invasion de tous les organes et tissus.
    Bacillus anthracis produit une toxine qui entraine le développement d’un œdème et des lésions tissulaires.
    La mort survient suite au choc et à l’arrêt de fonctionnement rénal avec anoxie terminale provoquée par le système nerveux central.
    SYMPTOME
    La période d’incubation du charbon bactéridien est extrêmement variable. Dans les conditions naturelles, elle est d’une à 2 semaines.
    Chez les ovins et bovins, on peut décrire 2 formes de charbon bactéridien : la forme suraiguë et la forme aigue.
    ü  Forme suraiguë :
    La plus courante et la seule observée au début d’une épizootie : l’animal est trouvé mort sans avoir présenté le moindre signe précurseur. Parfois, on note de la fièvre, des tremblements musculaires, de la dyspnée et une congestion des muqueuses. Même dans ce cas, l’animal meurt rapidement de collapsus dont des convulsions.
    L’animal mort présent un écoulement sanguin par les narines, la bouches, l’anus, la vulve.

    ü  Forme aigue :
    Dure 48 heure et se caractérise par abattement intense et apathie profonde. Ces 2 signes sont parfois précédés par une période d’excitation de courte durée, on note également :
    o    Respiration rapide ;
    o    Une congestion des muqueuses associée à une hémorragie ;
    o    Accélération du rythme cardiaque ;
    o    Vaches pleines peuvent avorter ;
    o    Vaches laitières voire leur sécrétion lactée diminuée et le lait devient coloré par le sang ou au contraire devint très jaune.
    L’atteinte de tube digestif se manifeste par de diarrhée et de la dysenterie, on peut parfois noter un œdème au fond de la langue, au niveau de sternum, périnée voire même au niveau de flanc.
    DIAGNOSTIC
    Le diagnostic de charbon bactéridien est très difficile, donc, on va recourir au diagnostic paraclinique qui consiste à l’isolement du germe à partir du sang.
    REMARQUE IMPORTANTE :
    Le sang doit être recueilli à l’aide d’une seringue et avec soin afin d’éviter la contamination de l’environnement.
    Lorsque il ya présence d’œdème, on peut isoler le germe à partir de ponction de l’œdème.




    Pour appuyer le diagnostic, notamment au début de la maladie, on conseille lors de prélèvement du sang, en vue de l’isolement, l’injection de ce dernier à un animal de laboratoire tel que le cobaye ou la souris.
    La technique des anticorps fluorescents est très valable sur le frottement du sang et les coupes des tissus.
    N. B : lorsqu’une antibiothérapie est préalablement instituée, l’identification du germe par culture sur lame peut devenir très difficile. Dans ce cas, l’inoculation à un animal de laboratoire est plus que nécessaire.
    LESIONS
    A l’autopsie, il est frappant de constater l’absence de rigidité cadavérique, rapidité de la décomposition gazeuse, par tous les orifices naturels s’écoule un sang sombre goudronneux et qui ne se coagule pas. La météorisation et la décomposition sont très rapides.
    REMARQUE IMPORTANTE 
    Si on a bon raison de suspecter le charbon bactéridien, le cadavre ne doit pas être autopsie. Si au contraire l’autopsie a été entreprise, le sang non coagulé doit être enfuit profondément.
    L’existence d’ecchymose parfois de véritable hémorragie dans les tissus et cavité naturels, l’entérite intense, l’hypertrophie de la rate avec ramollissement et liquéfaction de son contenu dont des signes presque pathognomoniques de charbon bactéridien.
    Pour confirmer le diagnostic de charbon bactéridien sur un animal mort et qu’on ne veut pas autopsie, des frottis du sang périphérique ou de liquide d’œdème sont récoltés aseptiquement à l’aide d’une seringue, soit pour l’isolement, soit pour l’inoculation à un animal de laboratoire (cobaye ou souris).
    Sur un cadavre dont la décomposition est avancée, un fragment d’oreille ou de rate sera envoyé au laboratoire pour une réaction d’ASCOLI, ou pour la culture.
    Remarque : il faut toujours prendre soins à ce que le transport par poste des échantillons ne puisse entrainer de risque de contamination humaine.
    Diagnostic différentiel
    Chez les ruminants, les cas de mort subite sont rare, mais leurs causes sont très diverses, et leur différenciation est souvent ardue.
    v  La fulguration : elle se caractérise par le ramollissement abdominal avec roussissement du pelage. L’enquête épidémiologique révèle l’existence d’un orage électrique.
    v  Le charbon symptomatique : il est d’évolution tout comme le charbon bactéridien, mais il survient chez les jeunes animaux et les tuméfactions crépitantes n’existent pas dans le charbon bactéridien, mais existe dans le charbon symptomatique.
    v  Leptospirose aigue : il est ordinairement spontané et se caractérise en général par hémoglobinurie.
    v  L’hémoglobinurie bacillaire : elle se caractérise par hémoglobinurie, mais le foie généralement ensemencé d’infarctus.
    La mise en évidence de la bactérie dans le sang ou dans les frottis lève le doute.
    v  L’intoxication aigue par le plomb, ainsi que la tétanie hypomagnésiènne qui s’accompagne de signes nerveux évidents, mais le tableau nécropsique est totalement différent.
    v  La morsure par les serpents : elle se caractérise par une tuméfaction de lieu de morsure, la tuméfaction est diffuse locale et intéresse uniquement le point d’implantation des crochets.
    v  Les animaux morts de météorisation aigue : ils sont distendus par les gaz qu’ils émettent par les orifices naturels tout comme le charbon bactéridien, en cas de doute le laboratoire peut être appelé au secours.
    TRAITEMENT
    o    La pénicilline procaïne de 9 millions d’UI/animal/jour selon le poids, pendant 4 à 5 jours de suite.
    o    La pénicilline-streptomycine : 2 millions – 2 grammes/animal/jour.
    o    On conseille également de donner un sérum anti-charbonneux spécifique 200 à 250 ml/animal par voie sous-cutanée ou intra-péritonéale.
    o    Donner également du sérum physiologique (glucosé) isotonique.
    o    On conseille également de donner les analeptiques cardio-respiratoire pour combattre le choc.
    PROPHYLAXIE
    Prophylaxie sanitaire
    ·         Destruction soigneuse de tout ce qu’est infecté.
    ·         Les cadavres ne doivent pas être ouverts mais immédiatement incinérés ou enterrés à 2 mètres de profondeur au moins.
    ·         L’enfouissement est couplé à un chaulage (utilisant la chaux vive).
    ·         L’exploitation touchée doit être mise en quarantaine.
    ·         La désinfection des étables, des écuries, de la laine doit également attirer l’attention.
    REMARQUE
    La désinfection doit être très rapide (avant la formation des spores), car à ce stade les moyens de désinfection usuels sont encore efficaces.
    ·         Lorsque la formation des spores s’y produite (en quelques heures après l’exposition à l’air), la désinfection est presque impossible par les moyens ordinaires.
    Dans ce cas, on conseille d’utiliser le formol concentré ou bien l’hydroxyde de sodium (Na OH) qui pourrait se révéler efficace contre les spores.
    ·         La peau infectée doit être désinfectée à l’aide de teinture d’iode forte ou bien à l’iodure de potassium.
    ·         La source de contamination doit être reconnue afin d’éviter une nouvelle extension de la maladie.
    Prophylaxie sanitaire
    En région d’enzootie charbonneuse, une vaccination annuelle de tous les bétails s’avère nécessaire.
    Lorsque la maladie apparait pour la première fois dans une région jusqu’à la indemne, tous les sujets ayant été en contact avec le malade doivent recevoir le sérum hyper immun et ensuit la vaccination.
    Divers types du vaccin se présentent dans le commerce, il faut toujours utiliser des vaccins avirulent et qui entrainant une immunité durable (10 à 26 mois) et d’apparition précoce (8 à 12 jours).
    Exemple : l’Asyntrax : vaccin bivalent stabilisé avirulent contre charbon bactéridien et charbon symptomatique.
    La primo-vaccination comporte 2 injections à 15 jours d’intervalle et rappel annuel par la suite, à dose 1 ml pour les ovins et 5 ml pour les bovins en sous-cutanée.
          
    Description: LE CHARBON BACTÉRIDIEN (Anthrax) INTRODUCTION Maladie infectieuse en général, d’allure suraiguë, évoluant chez les ruminants et se caractérisant par: * une mort très rapide ; *émission du sang goudronneux par tous les orifices naturels ; *absence de coagulation sanguine post-mortem ; *absence de rigidité cadavérique. A l’autopsie, on remarque une hépatomégalie et surtout splénomégalie avec le contenu de la rate devient boueux (sang de rate).

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